Rencontre avec les publics : ils travaillent aux halles, que veulent-ils ?

Bâtir la collection et les services d’un lieu culturel en préfiguration réclame d’analyser finement les besoins de ses futurs usagers et de ne pas proposer des ressources en décalage avec leurs pratiques culturelles. Pour construire le projet de la médiathèque de la Canopée nous avons utilisé des ressources statistiques tirées de l’INSEE et de la chambre de commerce et d’industrie de Paris. Des cartes nous ont également été fournies par l’APUR, l’atelier parisien d’urbanisme. Nous avons utilisé plusieurs enquêtes de 2008 et 2013 sur la fréquentation des Halles par les jeunes métropolitains. L’élaboration du projet s’inscrit également dans les pas de travaux de sociologues comme Bernard Lahire, Claude Poissenot ou Ray Oldenburg.

Toutefois, nous ressentions fortement le besoin d’entrer directement en contact avec des usagers potentiels issus du quartier des Halles ou y passant très régulièrement pour évaluer auprès d’eux certains de nos projets, mieux cerner leurs attentes vis-à-vis d’un lieu culturel et une bibliothèque aujourd’hui et intégrer résolument ces éléments. Nous avons ainsi organisé des groupes de consultation en mars avec l’aide de la Direction de la Démocratie des Citoyens et des Territoires (DDCT). Ces groupes concernaient des parents du quartier, des actifs y travaillant mais habitant ailleurs à Paris ou en banlieue et des ados.

Le centre de Paris regroupe 12% des entreprises parisiennes. Les 1er et 2ème arrondissements doublent de population en journée avec l’arrivée de travailleurs qui repartent ensuite chez eux, ailleurs dans Paris ou en banlieue. Il nous a semblé particulièrement important de questionner ce public et voici ce que des personnes travaillant à proximité des Halles nous ont livré…

Comment imaginent-ils leur lieu culturel idéal ?

Quelle que soit leur profession les participants semblent se rejoindre sur le lieu qu’ils rêveraient de fréquenter. On parle d’un lieu polyvalent dans lequel on peut découvrir, apprendre, se détendre, se faire plaisir, jouer, s’évader, créer, s’ouvrir l’esprit ou tout simplement faire une pause !
C’est avant tout une bulle qui tranche avec le quotidien et permet de se couper du travail à travers des ambiances variées.

Tout y est possible : ateliers, projections, musiques, livres, jeux, expositions ou encore restaurants s’y côtoient sans jugements de valeur.

C’est un lieu dynamique qui mélange savoirs et loisirs, où l’on peut créer et voir ses réalisations valorisées.

Pour pouvoir profiter au maximum de toute cette offre, ce lieu est très accessible. Il est gratuit, les horaires sont larges, les animations sont proposées à la carte et les animateurs du lieu sont accueillants et disponibles.

Et si nous proposions une nouvelle médiathèque ?

Comme ce fut le cas pour les parents, une médiathèque apparait aux premiers abords comme un lieu trop rigide et peu animé, qui ne pourrait pas proposer toutes les activités souhaitées.

Dans les faits, de nombreuses attentes des participants vont se traduire en projets et services concrets au sein de la médiathèque :

• Une programmation culturelle dynamique et éclectique : des débats réguliers, des collections en lien avec l’actualité, du street-art, des initiations artistiques et numériques, des ateliers pratiques et ouverts à tous…
• Un espace lumineux et calme + une zone propice aux conversations et aux activités créatives, autour d’un café ;
• Et bien sûr une équipe motivée, disponible, souriante et à l’écoute !

Une conclusion ? il existe de nombreuses passerelles entre le lieu idéal des personnes interviewées et, nous l’espérons, la médiathèque que nous voulons offrir. Pour les participants à cette étude, la discussion a piqué leur curiosité et nous faisons de notre mieux pour intégrer leurs remarques à notre projet.

Rendez-vous à l’ouverture pour découvrir tout cela !