Journée d’étude sur le genre à Brest

En ouverture, présentation de la journée d’étude par la Bpi.

Pourquoi à Brest ?

  • Parce que Brest s’investit dans la structuration des politiques publiques sur l’égalité Hommes/Femmes. Dans le secteur culturel en 2017, une budgétisation sensible au genre a été mise en place. Ils ont ainsi analysé les budgets publics et produit un indicateur pour évaluer si les dépenses vont favoriser l’égalité.
  • Ce qui a permis de construire un plan d’action autour de deux grands axes :

– rendre visible et soutenir la place des femmes

– assurer la participation du public et le sensibiliser à la discrimination des genres

Cette journée rentre dans le cadre de cette action.

Première table ronde : Quelles valorisations pour les collections sur le genre ? Avec Marie Prévôt des médiathèques de Brest et Marie Roumane de la Bibliothèque Claude Lévi-Strauss (Ville de Paris).

À Brest : Cette notion rentre dans la politique documentaire. Il n’y a pas encore de fonds dédié car les bibliothécaires veulent accompagner les usages vers cette notion sans pour autant imposer leur vision. En tant que fonctionnaire, il est important de rappeler qu’on est là pour sensibiliser et non faire du militantisme. Dans un projet en cours de réflexion, ils prévoient ainsi de créer un fonds avec une association LGBTQIA+. Ils souhaitent faire participer leurs partenaires et travailler directement avec les acteurs.

Il y a eu plusieurs actions menées dans ce but au sein des bibliothèques de Brest :

  • Un Club album sur l’égalité
  • Un Club pour parler des questions de genre et de valorisation en section jeunesse
  • Un temps fort « la mixité s’exprime »
  • Des rencontres, expositions et un club de lecture sur le féminisme

Ils sont en perpétuelle réflexion sur les collections pour qu’il y ait une résonance avec l’actualité.

À Claude Lévi-Strauss : Un fonds lié au féminisme a été créé il y a plus d’un an suite à une forte demande de la part de leurs usagers. Ce projet est inscrit dans le projet d’établissement.

Ils ont eu plusieurs réflexions sur ce fonds et décidé d’une recotation et d’un regroupement des documents pour avoir un fonds cohérent. Un groupe de travail avec des collègues intéressé-es par le sujet se réunit sur les questions liées au genre et à l’égalité. Cela tend à une formalisation des pratiques et doit correspondre à un service et pas uniquement à une envie. La valorisation fait la différence. Un club de lecture féministe a également été mis en place.

Deuxième table ronde : Quels enjeux autour des débats sur l’écriture inclusive ? Les points de vue des linguistes avec Danièle Manège et Julie Abbou.

Une Écriture questionnée : cette réflexion est en cours depuis 50 ans, et de nouveau reprise dans les médias dans les années 2000. Cependant de très nombreuses critiques ont été faites sur l’écriture inclusive qui a d’ailleurs été interdite par le ministère de la Culture. Cette table ronde a pour objectif de donner des éléments pour pousser la réflexion et tenter de trouver des compromis.

L’enjeu de l’écriture inclusive est d’améliorer la visibilité des femmes autrement que par la féminisation des noms des métiers. Rappelons que la langue n’est pas du tout figée et qu’elle évolue au fil des années.

Il en ressort deux avis très différents et très tranchés sur la question. Un premier très fervent qui nous a montré beaucoup d’exemples de ce qui a été fait en France bien avant que cette notion soit popularisée (par exemple dans les chartes d’accueil avec le « e » entre parenthèse) et de ce qui est fait dans les autres pays d’Europe. Les exemples présentés étaient à la fois très intéressants et pertinents. Le second avis, davantage sur la réserve, estime que nous n’avons pas forcément besoin de l’écriture inclusive mais qu’on ne doit tout de même pas/plus invisibiliser les femmes.

Le point médian est devenu aujourd’hui un gros sujet de polémique. Il n’est pas adapté à l’oral et rend la lecture difficile, surtout pour les personnes dyslexiques ou encore pour ceux et celles qui utilisent la synthèse vocale. D’autres alternatives ont été évoquées comme de neutraliser les termes : avec « iel » à la place de « il/elle » ou encore d’écrire directement les deux suffixes liés au genre « auteurice » au lieu d’auteur·rice. On pourrait dé-grammaticaliser des termes, comme en anglais, pour avoir des termes neutres, ou encore utiliser des épicènes.

Bien que nécessaire, l’écriture inclusive a besoin de beaucoup de médiation pour se faire une place. Elle doit parler à tout le monde et être accessible. On la rencontre de plus en plus, parfois même dans les romans, et on se doit de la démocratiser en tant qu’acteur·trice et médiateur·trice de la culture.

Quelques liens :

Comptes rendus de la journée :

https://pro.bpi.fr/journee-detude-les-bibliotheques-sensibles-au-genre/

https://pro.bpi.fr/les-bibliotheques-sensibles-au-genre/

Forum des projets :

Bingo de la diversité, un jeu présenté par Mélanie Mesquita, bibliothèque Louise Michel de Paris.

Dans ce jeu pour les adolescents, plusieurs thématiques sont proposées sous forme de bingo en lien avec la diversité illustrée dans la littérature jeunesse. Les enfants devaient lire un maximum de livres avec des thématiques différentes. Le jeu va être repensé car certains intitulés de catégories n’était pas adaptés.

Atelier du Parcours média : « Femmes et hommes dans les médias : à égalité ? » par Valérie Robin, Bpi.

La semaine LGBT+ par Marlène Dallet, Bibliothèques de Montreuil

Jeu pour l’égalité fille/garçon du Réseau Canopé : « C’est cliché ! » par Ivanne Hureau et Chloé Prunet, Réseau Canopé, atelier de Brest.

Il s’agit d’un jeu de plateau coopératif qui permet de sensibiliser les élèves de collège aux stéréotypes de genre, en les amenant à se questionner sur :

– les différences, les points communs entre les filles et les garçons,

– la notion de cliché,

– la différence, les discriminations en général,

– le respect de l’autre.

Présentation de l’ouvrage collectif « Agir pour l’égalité. Questions de genre en bibliothèque », paru aux Presses de l’Enssib (coll. Boîte à outils) en novembre 2021, coordination éditoriale de Florence Salanouve, Attachée Livre et débat d’idées, Institut français de Prague (intervention en vidéo).

Partenariat entre les médiathèques de Brest et le Planning familial, par Erwan Rivoalan, réseau des médiathèques de Brest et Fabienne Bodin, Planning Familial de Brest.

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